Durant la cinquantaine, les femmes se retrouvent en ménopause. La plupart d’entre elles (80%) présentent des symptômes. Au Canada, il est estimé que 4,5 millions de femmes ménopausées souffrent d’atrophie vaginale occasionnant de la sécheresse vaginale et des relations sexuelles douloureuses.
Au Québec, 500000 femmes sont confrontées à l’atrophie vaginale, mais seulement 25% de celles-ci discutent de la sécheresse vaginale avec leur médecin. Devant ce constat, il est permis de dire que les réalités sexuelles des femmes sont un sujet non dit et que trop de femmes souffrent en silence. Pas étonnant que nous ayons décidé de nous pencher sur la question afin d’expliquer les réalités sexuelles aux femmes de la cinquantaine, proposer des moyens et conseils pour les encourager à passer à l’action. Voyons donc ce qu’il en est.
Changements physiologiques sexuels
À la ménopause, le corps des femmes subit des changements physiologiques sexuels découlant principalement d’une diminution importante de la production des œstrogènes. La plupart des auteurs s’accordent pour dire que la lubrification vaginale se fait plus lentement et est moins abondante. Les femmes de la cinquantaine ont besoin de plusieurs minutes pour que s’amorce la lubrification. Comme la sécrétion des œstrogènes est presque nulle à la ménopause, la vulve perd son collagène et ses tissus adipeux, le vagin devient moins élastique et s’amincit et l’ouverture vaginale devient plus fermée. Avec le temps, le vagin raccourcit et les lèvres deviennent moins fermes tout en conservant leur sensibilité.
Définition et déclencheurs de la sécheresse vaginale
La sécheresse vaginale survient dans 50% des cas dans les trois ans suivant le déclenchement de la ménopause. Elle se définit par une insuffisance ou une absence d’humidification naturelle du vagin parce que les parois vaginales produisent peu ou pas de sécrétions. Certaines femmes peuvent avoir de la douleur à la pénétration ou éprouver des démangeaisons, des irritations voire une sensation de brûlure vaginale. Outre la carence d’œstrogène à la ménopause, d’autres facteurs peuvent déclencher de la sécheresse vaginale. La prise de certains médicaments, par exemple les antihistaminiques, peut assécher davantage les parois du vagin. De même, la consommation régulière d’alcool diminue l’humidification naturelle du vagin et la nicotine aggrave la sécheresse vaginale par son effet vasoconstricteur. La sécheresse vaginale peut être amplifiée aussi par le port des pantalons serrés, l’utilisation de produits parfumés, l’usage de douches vaginales, le port des vêtements synthétiques ou de protège-slips sans présence de fuite urinaire et la rareté des relations sexuelles.