Europe Centrale: Prague, Vienne & Budapest

Voyage

Musique et spiritualité sur le Danube
Musique et spiritualité se conjuguent dans ces trois capitales de l’Empire austro-hongrois, Vienne, et puis Prague et Budapest. Même si la pratique religieuse y est à la baisse, il reste que le fait spirituel persiste à travers la présence de nombreux édifices religieux et de la musique d’inspiration religieuse, tant classique que contemporaine. Et les habitants de ces trois villes se retrouvent inévitablement dans des lieux où on célèbre leur héritage musical et religieux. Spiritualité n’est pas nécessairement nommée, mais elle baigne la réalité quotidienne depuis des siècles.

Vienne ne peut que rappeler la gloire de l’Empire austro-hongrois. Ses monuments grandioses se situent surtout dans l’enceinte du célèbre Ring, dominé par le palais royal (Hofburg). C’est dans sa chapelle (Hofmusikkapelle) qu’on peut entendre les Petits chanteurs de Vienne (Wiener Sängerknaben) chanter une messe de Mozart, de Schubert, ou de tant d’autres là où pendant des siècles se recueillaient les membres de la famille impériale. 

C’est à la cathédrale Saint-Étienne (Stephansdom) que bat le cœur spirituel des Viennois voire des Autrichiens. C’est ici que se sont tenues les funérailles d’Antonio Vivaldi en 1741, et 41 ans plus tard, l’union de Wolfgang Amadeus Mozart et Constanze Weber. La vie musicale y est toujours vivante, tant pendant les liturgies que lors des nombreux concerts spirituels qui y sont offerts. 

Mais l’âme musicale des Viennois et des Autrichiens… c’est l’Opéra d’État de Vienne (Wiener Staatsoper). Un des éléments les plus importants dans le projet du Ring, il fut inauguré le 25 mai 1869 avec la présentation de l’opéra Don Giovanni de Mozart. Comme de nombreux monuments de la ville, lui aussi a subi les affres de la guerre. Et ce n’est que le 5 novembre 1955 que l’Opéra rouvre avec une représentation de Fidelio de Beethoven dirigée par Karl Böhm.

On peut poursuivre sa quête de musique à travers de nombreuses salles et églises de Vienne. On dit que Brahms venait souvent se recueillir dans la tranquillité de la magnifique église baroque de l’église Saint-Charles (Karlskirche). On peut souvent y entendre des concerts sacrés offerts par divers orchestres et chorales de la ville. À quelques pas se trouve le Wiener Musikverein, port d’attache de l’Orchestre Philarmonique de Vienne. 

On retrouvera la musique dans de nombreuses salles et églises de Vienne. Effectivement, pour un mélomane, Vienne est magique! Il est difficile de ne pas s’imaginer qu’on foule les mêmes pavés que ces géants – Mozart, Beethoven, Schubert, les Strauß, Mahler et bien d’autres encore! On sera à même de constater la ferveur des Viennois devant ce grand écran à l’extérieur de l’Opéra qui permet aux enthousiastes de visionner ce qui se passe simultanément sur sa scène. Le souffle du passé, la vibration du présent et l’élan vers l’avenir se conjuguent dans la musique… 

Compter Prague comme ville du Danube, c’est pousser la géographie un peu fort. Cependant, son importance comme capitale sous l’Empire austro-hongrois justifie tout à fait ce positionnement. 

Dans la République tchèque, de nombreux vestiges de la présence chrétienne (catholique et hussite, particulièrement) et juive font partie intégrante du patrimoine même si une majorité de la population se dit athée ou sans religion. Prague étale ses centaines d’églises, les unes plus éblouissantes que les autres. Et depuis peu, l’État a remis les lieux de culte aux églises qui les restaurent patiemment. On pense d’abord à la Cathédrale Saint-Guy à Prague (Metropolitní katedrála svatého Víta), bien campée dans l’enceinte du Château de Prague et dominant la ville derrière le Pont Charles (Karlův most). L’église Notre-Dame du Tyn (Kostel Matky Bo‑í před T nem) et le Mémorial de Jan Hus rappellent l’importance de ce dernier dans la pensée spirituelle du peuple tchèque. Et l’Église Notre-Dame de la Victoire /Kostel Panny Marie Vítêzné renferme la célèbre statue de l’Enfant Jésus de Prague. Bien entendu, la visite des synagogues du quartier juif de Prague (Josefov) s’impose. 

Prague foisonne de concerts et de manifestations musicales qui se déroulent tantôt au Théâtre National (Národní divadlo), au Théâtre des États (Stavovské divadlo) où Mozart dirigea lui-même la première de Don Giovanni le 29 octobre 1787, à l’Opéra d’état (Státní opera), au Rudolfinum, salle d’attache de la philharmonique tchèque ou dans une des nombreuses salles ou églises où on offre tous les genres de musique dans un cadre enchanteur.

La ville elle-même et la Vltava (Moldau) qui la traverse expliquent le caractère à la fois mélancolique et patriotique de la musique de ses fils – Smetana, Fibich, Dvořák, Janáček, et Martinů pour n’en nommer que quelques-uns. 

C’est à juste titre qu’on surnomme Budapest « la perle du Danube ». Le parlement néo-gothique dont l’image féérique se reflète dans le Danube ne cesse d’éblouir! Du côté de Buda, le quartier du Château attire d’abord le regard avec son église gothique de Saint-Mathias (Mátyás-templom). Le Bastion des pêcheurs (Halászbástya) et Le Mont Gellért (Gellért-hegy) offrent des vues prenantes et de Buda et de Pest.

Quant à Pest, elle offre un charme tout à elle! Gustav Mahler et Otto Klemperer ont été directeurs musicaux de L’Opéra d’État de Hongrie (Magyar Állami Operaház,). La splendide avenue Andrassy (Andrássy út) bordée de maisons néo-Renaissance débouche sur la Place des héros (Hősök tere), elle-même entourée du Palais des arts (Műcsarnok) et du Musée des beaux-arts (Szépművészeti Múzeum). Mais surtout, il fait bon se perdre dans les ruelles étroites où s’étalent de nombreuses boutiques et restaurants. Et on ne peut oublier que Budapest est aussi la patrie de Franz Liszt, de Karl Goldmark, de Zoltán Kodály, de Béla Bartók et de tant d’autres qui ont fait la gloire de Budapest.

Et la magnifique Basilique Saint-Étienne de Pest (Szent István-bazilika) achevée en 1905 impressionne par ses dimensions et son faste. C’est l’Empereur François-Joseph lui-même qui inaugure ce temple de style néo-Renaissance.

Les ponts sur le Danube, et particulièrement le Pont des Chaines (Széchenyi lánchíd), et le Pont de la Liberté (Szabadság híd), et le Pont Élizabeth (Erzsébet híd) (nommé en l’honneur de l’Impératrice Sissi) charment tant par la vue qu’elles offrent sur la Budapest et sur son fleuve que par leur beauté et leur histoire. 

La présence de la musique de toutes les époques et de vestiges rappelant une recherche spirituelle et artistique diversifiée illustre bien la quête de sens et de beauté à travers l’histoire des habitants de l’ex-Empire austro-hongrois. Au-delà du fait de la baisse actuelle de la pratique religieuse, les Autrichiens, les Tchèques et les Hongrois fréquentent toujours ces lieux de culte ancestraux… souvent pour y entendre la musique (souvent d’inspiration religieuse), mais aussi pour s’y baigner de l’ambiance et de la spiritualité qui s’en dégagent depuis des générations. Ces trois cultures communiquent leur « âme » à travers leurs trésors artistiques dont l’esprit imprègne leur quotidien.

POUR INFORMATIONS
www.spiritours.com

Par Mark Langlois de Spiritours

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