L’éco herboristerie, ou l’art de prendre soin de la planète en prenant soin de soi !

Herboristerie

Savez-vous qu’il est possible de se remettre en forme, de prendre soin de soi avec les plantes médicinales, et ce, tout en prenant soin de la planète ? Depuis la nuit des temps, l’écologie fait partie de l’herboristerie. Pour nous qui œuvrons dans ce domaine, ce n’est pas un fait nouveau mis à la mode pour être au goût du jour.

L’herboriste soigne avec des plantes qui poussent, le plus possible, près de chez lui. Sa première préoccupation est de pouvoir facilement s’approvisionner mais aussi de pouvoir contrôler la qualité. Ce point est primordial, car c’est cette qualité qui permet d’obtenir l’efficacité désirée afin de pouvoir apporter un mieux-être à la personne qui en a besoin.

Pour avoir une bonne qualité de produits, il faut tenir compte de plusieurs points : avoir la bonne variété de plante, que celle-ci ait poussé dans un sol sain à l’état sauvage ou soit cultivée de façon écologique sans produit qui tue la vie, qu’elle soit cueillie juste au bon moment par une cueillette sélective et respectueuse et que sa transformation soit faite dans les règles de l’art et avec des produits nobles, biologiques et sécuritaires pour la santé (miel, vinaigre, divers types d’alcool, eau pure, etc.). Une fois les produits de base concoctés, on peut ensuite faire des mélanges adaptés aux besoins de chacun.

Mettez-vous au défi
Pour la prochaine saison, je vous invite à faire un petit jeu, soit de laisser une chance à la nature et de la découvrir sous un nouveau jour ! Plutôt que de mettre des produits chimiques pour désherber jardins, pelouses et platebandes, ou encore d’arracher des plantes « indésirables » pour les mettre au compost, prenez le temps de découvrir les plantes qui poussent dans votre environnement et de savoir si elles sont médicinales ou comestibles.

Je suis certaine que vous en découvrirez beaucoup plus que vous ne pourriez le penser ! Choisissez-en un certain nombre et apprenez à les connaître. Osez les récolter et expérimenter avec elles. Laissez pissenlit, plantain, bourse-à-pasteur, lierre terrestre, trèfle rouge, etc., pousser parmi les plantes de vos platebandes, dans vos jardins ou sur vos pelouses. Vous verrez, cela ne portera pas atteinte à la beauté de l’ensemble. Cela apportera peut-être même de la vigueur aux autres plantes. Le moment venu, récoltez ces plantes et commencez à les utiliser pour prendre soin de vous.

Un savoir précieux
En bon herboriste, on prendra soin de ne jamais mettre en péril les ressources, de récolter uniquement les quantités que l’on prévoit avoir besoin afin de ne pas gaspiller notre temps, les plantes mais aussi les autres produits connexes utilisés pour transformer et conserver les plantes.

Attention, ce n’est pas parce qu’une plante est comestible ou médicinale que toute la plante peut être utilisée. Parfois, seule une partie est bonne, et le reste est toxique. On n’a qu’à penser aux tomates ou aux pommes de terre, dont les tiges et les feuilles sont toxiques. Mais cela ne nous empêche pas d’apprécier et de manger en grande quantité les parties comestibles de ces deux plantes. D’où l’importance de savoir quoi, quand, comment récolter et transformer les plantes.

Cultiver des plantes, faire de la récolte de plantes sauvages, cela nous met en contact avec la terre, ce qui est très bon pour apaiser et nourrir notre système nerveux (et microbiote !), recharger nos batteries, en plus de nous maintenir en bonne forme physique.

De plus, apprendre à connaître toutes ces plantes, savoir comment les identifier, quand et comment les récolter et les transformer contribue à maintenir notre cerveau et nos sens vifs et actifs.

Voici une petite liste non exhaustive de plantes médicinales, qui pourraient pousser naturellement dans votre environnement, de culture facile ou encore d’utilisation commune en cuisine : 
ail, amélanchier, aneth, angélique, anis vert, arnica, aubépine, aulne rugueux, aunée, avoine, bardane, basilic, bleuet, bouleau, bourse-à-pasteur, brunelle, busserole, calendule, camomille allemande, carotte sauvage, cassis, cataire, centaurée bleuet, chêne blanc, chicorée, chiendent, chou, coriandre, cornouiller, cresson, échinacée, épinette, érable à sucre, estragon, fenouil, fenugrec, fraisier, framboisier, frêne d’Amérique, gaillet, genévrier, gingembre, ginkgo, ginseng, grande camomille, houblon, lavande, lierre terrestre, lin, livèche, lobélie, marjolaine, mauve musquée, mélèze laricin, mélisse, menthe poivrée, millepertuis, moutarde noire, noisetier à long bec, noyer noir, onagre, origan, orme rouge, ortie, pavot, pensée sauvage, pervenche, peuplier baumier, piment de Cayenne, pin, pissenlit, pivoine officinale, plantain, potentille ansérine, prêle des champs, pruche du Canada, pulmonaire, reine-des-prés, romarin, rose, sapin, sarriette, sauge, saule, savoyane, sorbier d’Amérique, stellaire, sumac vinaigrier, sureau, tanaisie, thuya occidental, thym, tilleul, trèfle rouge, tussilage, usnée barbue, valériane, verge d’or, violette, viorne pimbina, et des centaines d’autres.

Quand la nature redonne à la nature
De plus, il est intéressant de savoir que la plupart des plantes médicinales qui sont utiles pour les humains le sont aussi pour les autres plantes, les animaux et même parfois pour nourrir le sol et les jardins.

C’est fascinant comme la nature nous donne une multitude de possibilités afin prendre soin de nous et des autres grâce aux les plantes qu’elle nous offre si abondamment. Il n’en tient qu’à nous de prendre le temps de les découvrir et d’en faire nos alliées.

L’humain a cette fâcheuse tendance à se compliquer la vie, à chercher des solutions sur la lune et dans l’espace alors que, parfois, celles-ci sont sous ses pieds ou à côté de lui. Apprenons à reconnaître la beauté et la richesse de ce qui nous entoure, à honorer la nature à sa juste valeur, le tout dans le respect de la vie pour que les enfants de demain puissent encore avoir accès tant au savoir qu’aux plantes.

Du piquant des tiges d’aubépine à la douceur d’un fin pétale de fleur ou d’une moelleuse feuille de stachys (oreille de mouton !), en passant par une panoplie d’arômes et de couleurs, ces explorations, observations, récoltes et transformations sont une explosion vivifiante de plaisir pour tous nos sens. Ceci amène un ancrage de joie et bonheur qu’il nous tarde de retrouver à chaque printemps. Le plaisir peut même se prolonger l’hiver durant, par une douce tisane au coin du feu, une bonne huile à massage avec macération de plantes, des herbes médicinales et aromatiques qui accompagneront nos petits plats et breuvages, ou une crème thérapeutique pour prendre soin de notre peau. Il y a mille et une façons pour les plantes médicinales de nous accompagner au quotidien, de maintenir la vitalité et la santé dans notre corps et notre vie.

On parle de plus en plus de manger local, mais avez-vous réalisé qu’il est aussi possible de se soigner local simplement, efficacement et écologiquement avec de simples outils de cuisine, quelques plantes bien choisies et un peu de matières premières naturelles ?


NATACHA IMBEAULT
Maître herboriste et Hta (Herboriste thérapeute accréditée), auteure, conférencière, thérapeute multidisciplinaire et directrice de L’Herbothèque, un institut qui offre des formations en santé naturelle (Herboristerie, aromathérapie, naturopathie, Reiki, etc.), en personne et par correspondance, partout dans la francophonie.
www.herbotheque.com ou 819 326‑4516

Par Natacha Imbeault

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