Mes premiers pas vers le zéro déchet

Zéro déchet

Est-ce qu’on s’entend pour dire que ça ne va plus ? Que notre planète croule sous tous ces objets qui ne nous tentent plus, ou deviennent trop rapidement inutiles ? C’est une triste réalité : on consomme trop et mal. Mais tout n’est pas perdu ! Voici le petit guide du zéro déchet.

Le monde dans lequel on vit nous a tranquillement et sournoisement conduit à en avoir « jamais assez » ou à ne pas être satisfait de ce que l’on possède. « Il faut changer ce divan de cuir brun ! C’est le gris qui est beau. Oh non, c’est le marine, oh non, c’est le vert forêt. Out ce sac à main, out cette monture de lunettes, out ces bottes d’hiver. » C’est de la pure folie.

Et on jette, on jette, on n’en revient pas combien la poubelle et le bac à recyclage se remplissent vite. Alors, on emballe nos lunchs dans des sacs Ziploc, on s’arrête boire un café dans un verre non réutilisable, on termine chacun de nos lunchs avec une belle grosse quantité de déchets et on continue, parce que c’est comme ça. Il faut que ça aille vite, il faut que ce soit simple.

Quand je m’arrête pour y penser, ça m’attriste. Qu’est-ce que je vais dire à ma fille qui va un jour me demander : «Maman, pourquoi vous n’avez rien fait ? Maintenant, on va disparaître »? À ce moment, je vais sans doute la regarder, la mine basse, et lui répondre : « Je ne savais pas quoi faire, je me sentais impuissante, on se sentait tous impuissants. » Mais le sommes-nous vraiment, impuissants ?

On commence par où ?
Ce que j’ai choisi de faire devant ce sentiment d’impuissance, c’est de commencer par le commencement, à petite échelle, chez moi. Réduire, petit à petit, une chose à la fois. Concernant les meubles et les vêtements, je me suis tournée vers l’usagé, il y a environ sept ans de cela. Dans la cuisine, j’ai éliminé les sacs à sandwich, jus et yaourts individuels ainsi que les pellicules plastiques. Je me suis équipée d’une bonne et belle gourde d’eau et d’une tasse à café réutilisable que j’ai appris à traîner avec moi. Une fois qu’on a décidé de réduire sa consommation – et donc ses déchets – et une fois les premières solutions appliquées, le reste vient tout seul. On simplifie de plus en plus nos habitudes de consommation et on a de moins en moins envie d’acheter. J’en suis venue à avoir vraiment de la difficulté à acheter des objets neufs. Alors, je me tourne vers l’usagé et je trouve des trésors. Par contre, si je ne trouve pas, je me donne le droit d’acheter du neuf, sans me sentir (trop) mal, et après m’être assurée de la provenance du produit.

C’est trop difficile !
L’idée n’est pas d’atteindre de la perfection. L’idée est de prendre conscience de la situation et de se demander chaque fois si on en a vraiment besoin et s’il n’y a pas une solution de rechange à l’achat de neuf. Par exemple, si j’ai besoin de tabourets pour l’îlot de la cuisine, je cherche d’abord sur les réseaux sociaux si quelqu’un veut en donner ou en vendre. Je regarde également les groupes d’échange de meubles. Je fais le tour des magasins d’articles usagés. Si je ne trouve pas, je me tourne vers les sites d’achat et de revente. Si après quelques semaines, mon besoin est toujours là (parce que, oui, je change parfois d’idée, ou je me rends compte que je vis bien sans l’objet) et que je ne trouve pas en usagé, je vais opter pour l’achat de neuf. Dans ce cas, une deuxième série de questions survient : dans quel commerce vais-je acheter ? Où est fabriqué l’objet ? Dans quelles conditions et avec quel impact sur l’environnement ? Oui, tout ça est plus compliqué que simplement me rendre à la première grande surface venue. Mais c’est ce que moi, j’ai décidé de faire pour reprendre le contrôle (à petite échelle, mais quand même) de la situation.

Défi : 21 jours sans plastique
Afin de vous plonger dans l’aventure zéro déchet, je vous propose un défi : 21 jours sans plastique. En effet, on dit que ça prend 21 jours pour adopter de nouvelles habitudes. Durant ces trois semaines, éliminez de votre vie les pailles, les sacs, la pellicule et les bouteilles en plastique. En faisant des choix éclairés chaque jour, vous ferez une différence sur l’état de notre planète et pour les générations à venir. Afin de réaliser votre défi avec succès, nous vous proposons des options efficaces, simples, peu coûteuses et écolos !

Les pailles
La façon la plus efficace est de simplement prendre l’habitude de demander à ce qu’il n’y ait pas de pailles dans votre boisson. Il suffit d’apprendre à y penser ! Mais la paille peut être pratique. Par exemple, sur la route pour boire une boisson avec des glaçons, ou pour les enfants. Traînez donc avec vous des pailles réutilisables en bambou, en acier inoxydable ou en silicone.

Les sacs
Bien que plusieurs établissements offrent aujourd’hui leurs propres sacs réutilisables, il y a de chouettes compagnies locales qui proposent des produits écoresponsables et tellement plaisants à montrer ! Équipez-vous ! Pour vous assurer de ne pas oublier vos sacs à la maison lors de vos emplettes, accrochez-les à un joli crochet ou à une poignée de la porte dans l’entrée, ou bien gardez-en dans votre sac à main et dans votre voiture.

Les bouteilles d’eau
De nos jours, les bouteilles réutilisables écologiques, pratiques et belles pullulent ! Il ne reste qu’à choisir votre style : verre muni d’une protection en silicone ou stainless steal. Si vous avez déjà votre gourde en plastique, continuez de l’utiliser. Mais si vous devez en acheter une, évitez tous les types de plastique. Vous pouvez aussi laisser une bouteille au bureau et une autre dans la voiture. Ainsi, vous aurez toujours votre bouteille à portée de main. Aimez votre gourde, choisissez-la bien, une fois pour toutes. Quand y’a de l’amour, on a le goût… Ou avez-vous pensé apporter un verre de la maison au bureau ? Une solution économique et facile.

La pellicule plastique
Ça peut sembler difficile de se débarrasser de la pellicule plastique à la maison, mais une fois l’habitude prise, vous ne voudrez plus y revenir ! Il y a plusieurs solutions de rechange aux pellicules qui ne se biodégradent pas, telles que les pots Mason et autres plats à lunch de ce monde. De nouvelles initiatives ont également vu le jour ces dernières années au Québec. Pensons aux couvre-plats réutilisables qui s’ajustent à l’aide d’un cordon afin de bien épouser les formes de vos bols, aux sacs de style « sacs à sandwich » faits de tissu, ou même aux pellicules fabriquées à partir de coton biologique et de chanvre infusés d’un mélange de cire d’abeille, d’huile de jojoba biologique et de résine d’arbre.

Les bases du zéro déchet
La philosophie du zéro déchet s’appuie sur la gestion des 5R : refuser, réduire, réutiliser, recycler et composter (rot, en anglais). Les 5R sont une bonne façon de s’initier à cette pratique et de commencer en douceur.

1. Refuser
Il faut commencer par choisir de refuser ce dont on n’a pas besoin. Par exemple, il est possible de refuser les papiers superflus (cartes professionnelles, dépliants promotionnels, etc.) et les articles jetables (pailles, bouteilles d’eau, tampons démaquillants, essuie-tout, sacs de plastique, etc.). Le refus s’applique pour les produits qui créent des déchets inutiles et qui ne sont pas véritablement utiles.

2. Réduire
Après avoir refusé ce dont on n’a pas besoin, on peut passer à l’étape de réduire ce dont on a besoin. Identifier ce dont on a réellement besoin est un processus difficile et continu. Voici quelques pistes pour commencer.
• Si j’ai vraiment besoin d’un produit, dois-je en avoir autant d’une même catégorie ?
• Y a-t-il une façon pour moi de réduire les emballages des aliments que je consomme en achetant une partie en vrac ?
• Est-ce envisageable de réduire le nombre de produits utilisés ou d’en fabriquer une partie moi-même ?
• Ai-je besoin d’avoir un réfrigérateur et un garde-manger avec autant de variété toutes les semaines ? Est-ce possible, par exemple, d’acheter une variété de légumineuses par semaine et de changer la semaine suivante ?

3. Réutiliser
La réutilisation touche ce qu’on consomme. Pour cette troisième phase, le bricolage, le troc et les articles d’occasion sont monnaie courante. Les options sont infinies. Il suffit d’être un peu créatif. Voici quelques pistes pour commencer.
• Puis-je réutiliser les produits que je ne peux ni refuser ni réduire ?
• Est-ce que je peux emprunter des outils à un membre de la famille ou à un voisin, plutôt que de les acheter ?
• Puis-je acheter des objets ou vêtements faits à partir de matériaux recyclés ?
• Est-ce possible de réutiliser un reste de repas en le transformant en autre chose pour éviter le gaspillage ?
• Puis-je trouver un article indispensable sur les petites annonces ou sur les sites de dons et d’échanges ?

4. Recycler
Le recyclage touche tout ce qu’on ne peut refuser, réduire ou réutiliser (ou même réparer). Le bac de recyclage n’est nouveau pour personne… Il suffit de suivre le guide remis par votre municipalité sur le sujet. Le plus difficile est de gérer les trois premiers « R ». En les appliquant, il restera de moins en moins d’articles à mettre dans le recyclage.

5. Composter
Le dernier « R » va pour composter (rot) ce qui reste. Le compostage s’applique pour ce que l’on ne peut pas refuser, réduire, réutiliser ou recycler. Les résidus de table et de jardin peuvent être compostés par un composteur domestique ou municipal.

Le cheminement dans ce mode de vie doit se faire au rythme et selon le style de vie de chacun. Le zéro déchet n’est pas un but ultime, mais plutôt une aventure remplie de belles rencontres et de découvertes.

La joie
Le but de ce tournant vers le zéro déchet n’est PAS de se taper sur la tête ou de se mettre de la pression. Au contraire, ce chapitre est là pour nous libérer. Consommer moins signifie aussi être moins encombré, gagner du temps et garder ses sous pour ce qui compte vraiment. Consommer moins et mieux nous apporte de la joie, de la fierté, parce qu’on a peu d’objets et qu’on les choisit en fonction du bien-être ou de la joie qu’ils nous procurent.

 


MADELEINE ARCAND
Cofondatrice de Rose Buddha
www.myrosebuddha.comFacebook : rosebuddha

Par Madeleine Arcand

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