Se fixer des objectifs de vie pour s’épanouir pleinement

Relation d’aide

Se fixer des objectifs de vie, c’est répondre aux questions suivantes : « Qu’est-ce que je veux réaliser sur cette terre ? En fait, quelle est la mission que je veux accomplir ? » Une réponse claire à ces questions est très importante parce qu’elle permet de préciser le territoire et les limites de façon à éviter l’éparpillement et de façon surtout à éviter de se laisser guider par les événements et par les autres. En effet, si je ne sais pas où je vais, je peux facilement me laisser entraîner sur n’importe quelle route et passer ma vie à suivre, au gré des événements et des besoins des autres, des chemins qui ne me mèneront nulle part. Me fixer des objectifs de vie, c’est choisir moi-même les routes de ma vie en fonction de ce que je veux devenir.

Je crois profondément au proverbe qui dit : « Aide-toi et le ciel t’aidera. » Tout attendre du « ciel », c’est comme tout attendre des autres. Cette attitude passive maintient l’être humain dans un rôle de marionnette à la merci du monde extérieur. Il y a, dans la relation de l’homme avec ses croyances spirituelles, une participation réciproque à une œuvre commune, celle de la réalisation et de la création permanente de soi et du monde. Cette participation suppose que nous fassions notre part, que nous agissions, que nous prenions en main notre destin. C’est cette prise en charge de lui-même, par le choix de moyens appropriés, qui lui permet de nous créer et d’apporter quelque chose aux autres. Se fixer des objectifs de vie, c’est orienter sa vie sur un but précis. Si ce but favorise notre création et la création du monde, il sera atteint à la seule condition que nous puissions faire face aux obstacles de la route sans nous laisser arrêter par la peur.

Des obstacles pour se définir
Les obstacles sont les instruments de mesure de la détermination à se réaliser le plus totalement possible. Ils sont aussi des moyens d’apprentissage en ce sens que si nous les franchissons, nous en sortons plus forts, plus riches intérieurement, plus sûrs de nous-mêmes. Pour celui qui sait transformer les obstacles en guides, la peur et la souffrance s’amenuisent pour faire place à la foi en soi, en l’autre et en la vie. Vaincre l’obstacle, c’est choisir de vivre avec plus d’intensité, plus d’énergie, plus d’amour. C’est dans ce choix permanent que se situe le respect de notre territoire et de nos limites. Marcher dans la ligne de nos objectifs de vie, en dépit des obstacles, c’est nous choisir à chaque instant, c’est garder le pouvoir sur notre vie et c’est surtout nous donner les clés de la création de soi et par conséquent de la création du monde. En effet, quand je me crée je peux non seulement créer, mais apporter aux autres, par mon attitude, l’influence inconsciente de ma réalisation. Il s’agit d’un apport subtil qui ne passe ni par l’orgueil ni par le besoin de prouver ou de dépasser les autres, mais par une réalisation intérieure fondée sur le dépassement de soi et le respect de sa différence.

Faire le bon choix d’objectifs
Mais comment choisir ses objectifs de vie ? Je choisis mes objectifs de vie en imaginant qu’à la fin de ma vie, j’aurai réalisé telle ou telle chose sur le plan spirituel, sur le plan affectif, sur le plan social, sur le plan intellectuel, sur le plan professionnel, sur le plan corporel et sur le plan matériel. Chacun des plans est important et mérite d’être considéré. Le problème se pose quand il y a exploitation d’un seul plan au détriment de tous les autres. Ces objectifs de vie, qui peuvent faire l’objet d’ajustements en cours de route, permettent à une personne d’orienter sa vie dans le sens qui lui convient en prenant les moyens de les atteindre par le choix de ses priorités personnelles.

Bien sûr, il est plus facile, après avoir fixé nos objectifs de vie, de délimiter notre territoire et de clarifier nos limites. Mais pour le faire de façon encore plus satisfaisante, il est important d’apprendre à établir nos priorités. Pour ce faire, il s’agit de savoir quelle importance nous accordons à chacun des éléments suivants : notre conjoint, nos enfants, nos parents, nos amis, notre travail, nos loisirs et nos vacances, nos possessions matérielles, nos projets, notre croissance personnelle sur le plan physique (notre santé), intellectuel (nos études, nos besoins de connaissance), affectif (nos relations intimes), social, spirituel, créateur. Cette réflexion peut nous fournir la possibilité de voir ce qui est important pour nous et d’établir les limites en conséquence. Il est possible, en faisant cet exercice, que nous réalisions que nous accordons à nos enfants une importance capitale alors qu’en réalité nous ne nous en occupons à peu près pas parce que nous nous laissons dominer par les événements extérieurs. Il est possible aussi que nous prenions conscience que nous nous laissons envahir par notre travail ou par nos parents et que nous ne nous ménageons pas de place pour ce qui nous intéresse vraiment. De telles prises de conscience peuvent nous permettre de connaître nos besoins et d’établir nos limites en conséquence de façon à nous faire respecter et à prendre les rênes de notre vie.

De façon concrète, ces prises de conscience peuvent nous permettre de répartir notre temps en fonction de nos priorités et non en fonction des événements. C’est le propre de l’agenda que de favoriser la répartition du temps. Malheureusement, on ne se sert souvent de cet outil que pour ce qui touche le travail et les rendez-vous d’affaires. Il est essentiel à mon avis d’inscrire dans notre agenda le temps que nous accorderons à nos enfants, à notre partenaire amoureux et à nous-mêmes. Sans cela, nous serons constamment submergés et frustrés.

Mais tous ces moyens essentiels au respect de soi, à la prise en charge de notre vie ne peuvent avoir d’effets sur notre vie que si nous développons notre sens de l’organisation et de la discipline. (…) Discipliner notre vie, c’est nous donner les moyens de fixer les limites qui nous permettent de suivre la route que nous nous sommes fixée. Quand nous sommes en mesure de faire le choix conscient de ce mécanisme de protection en accueillant nos peurs, nous prenons automatiquement du pouvoir sur notre vie.


COLETTE PORTELANCE
TRA, Thérapeute en relation d’aide par l’ANDC
Fondatrice du Centre de relation d’aide de Montréal (CRAM)
www.cramformation.com • Facebook : CRAM.EIF
Extrait de : PORTELANCE, Colette. Relation d’aide et amour de soi. Éditions du CRAM, 2008, pp. 409-416

Par Colette Portelance

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