Et si on s’aimait mieux?

Coaching

Nous avons parfois tendance à reconnaître davantage les autres, à leur faire des compliments, à les remercier pour les services rendus, à voir le bon en eux, mais qu’en est-il de nous? Tant de personnes ont de la difficulté à toucher au bonheur, car elles ne parviennent pas à nourrir l’amour d’elles-mêmes. S’aimer soi-même apporte tant de bienfaits, tels que des sentiments de bien-être, de respect, de sérénité profonde, d’estime de soi, de confiance et de joie de vivre. Et pourtant, si c’était si facile, tout le monde toucherait à ces bienfaits, mais la réalité est tout autre. Cela peut demander un effort et de la patience au quotidien afin d’entretenir des pensées positives à notre sujet. Il y a aussi à considérer que, dans nos expériences de vie, si nous avons peu connu d’expériences positives d’amour, il sera plus difficile d’en développer pour soi. L’important est de prendre soin des parties en nous qui ont été blessées et que nous aimons moins. Pour ce faire, il importe d’explorer les obstacles qui nous empêchent de nous aimer. 

Le jugement : un obstacle à l’amour de soi
Quand nous nous rabaissons, nous nous jugeons ; nous diminuons notre valeur et nous ne pouvons donc pas nourrir l’amour de nous-même ; bien au contraire, cela peut créer un sentiment de dévalorisation. Nous diminuons ainsi notre bien-être et, à force de le faire, un sentiment de mal-être peut apparaître. Avez-vous remarqué que nous sommes généralement plus dur envers nous-même que les autres le sont envers nous ? Que les jugements que nous entretenons viennent parfois plus de nous-même que des autres ? Je suis attristée lorsque je pense à tout ce que nous pouvons nous infliger. Par contre, comme ces jugements viennent en grande partie de nous, nous avons ainsi le pouvoir de transformer ce regard sévère en bienveillance, ce qui est bien rassurant, car nous détenons ce pouvoir. L’amour de soi, ça se développe et ça s’apprend. Il suffit tout d’abord d’être attentif à nos pensées, de prendre le temps de s’observer au quotidien, car bien souvent, nous avons peu conscience de l’intensité de nos pensées malveillantes.

Des pistes pour y voir plus clair
Voici un exemple qui illustre mes propos : vous avez rendez-vous avec un ami, vous êtes très retard et, pourtant, vous avez fait de votre mieux, mais vous n’y êtes pas parvenu. Vous vous sentez coupable, et le cycle du jugement envers vous-même débute. Vous pouvez vous dire intérieurement que vous n’êtes pas fiable, que ce n’est pas correct d’être en retard et que vous n’êtes pas aimable. Il est normal de vivre de la culpabilité. Mais là où ça devient toxique, c’est lorsque vos pensées vous empêchent de vous voir tel que vous êtes. Pendant ces moments, vous ne voyez que vos défauts, et vos qualités disparaissent. Ces pensées vous feront souffrir tant et aussi longtemps que vous continuerez de les nourrir.

Il est possible que votre ami soit à l’aise avec votre retard, mais que ces pensées demeurent tout de même en vous. Il est important dans ces moments-là de revenir à la réalité et aux faits de la situation. La réalité est que vous avez fait de votre possible et que ce n’était pas intentionnel. Vous avez droit à l’erreur, vous êtes humain et imparfait. N’-est-ce pas la beauté de l’être humain ? Les faits sont que votre ami n’est pas fâché contre vous et qu’il comprend, car vous avez vérifié avec lui. La vérification est un moyen très efficace de sortir de l’imaginaire, car cela permet de combler des besoins, comme celui d’être rassuré. Être rassuré et sécurisé permet de constater que vous ne perdrez pas l’amour de votre ami, ce qui diminuera l’intensité de vos pensées. Il reste maintenant à vous offrir de la bienveillance et à accepter vos imperfections. Sans cela, il est difficile de nourrir l’estime de soi, et vous devenez donc exigeant envers vous-même. Là où vous pouvez nourrir votre amour-propre est de vous pardonner et d’accepter qu’encore une fois, vous avez vraiment fait de votre mieux. L’acceptation de vos imperfections est une étape difficile à franchir, mais avec du temps et de la patience, j’ai confiance qu’explorer cette route vous apportera un sentiment de liberté et de mieux-être.

L’acceptation de nos besoins
Aussi, pour développer l’amour de soi, il importe d’accepter, d’assumer et de respecter nos besoins. Nous en sommes le seul responsable et, plus nous les priorisons, plus nous développons notre amour-propre, ce qui contribue à augmenter notre bien-être. Un des obstacles intérieurs que nous pouvons rencontrer est le refoulement. Pour diverses raisons, nous pouvons parfois refouler nos besoins. Il est possible de ressentir de la honte de porter un besoin, ce qui rend sa satisfaction difficile. Nous pouvons, par exemple, avoir besoin de moments, seul pour soi, en voulant s’offrir une journée rien que pour nous, mais nous nous sentons coupable de ne pas avoir envie d’inviter notre conjoint(e) à se joindre à nous. Lorsque nous n’assumons pas notre besoin, cela a comme impact que nous ne passons pas à l’action pour le satisfaire et nous ne pouvons donc pas le combler. À force de brimer ce besoin, il est possible que l’on devienne plus irritable et que nous ayons moins de patience envers les autres. Prendre conscience de notre fonctionnement nous permettra de constater que ce besoin est essentiel à notre paix intérieure. Pour diminuer le sentiment de culpabilité, il peut être pertinent d’exprimer ce besoin à votre conjoint(e) en lui mentionnant que cela n’a rien à voir à l’amour que vous lui portez, que vous aimez sa présence, mais que, parfois, être seul vous permet de retrouver l’équilibre et vous rend heureux. Aussi, plus nous sommes disponible pour nous, plus nous pouvons l’être pour les autres. N’est-ce pas un merveilleux cadeau à s’offrir que de prendre soin de soi en acceptant nos besoins ? Vous en récolterez de nombreux bienfaits ! Vous choisirez d’investir dans votre bonheur, et cela aura un impact positif dans vos relations.

La reconnaissance de soi
Avant de conclure, ce qui nourrit également l’amour de nous-même est la reconnaissance de soi. Être reconnaissant, c’est d’abord s’ouvrir à voir le beau et le bon de nous-même, des autres, de la vie, et c’est ensuite l’exprimer et remercier. Nous oublions parfois de nous offrir cette reconnaissance pour nos qualités, nos talents, nos forces, nos réussites, nos efforts, notre santé, notre corps, nos expériences de vie, notre sensibilité, etc. En ce qui concerne notre corps, cela peut être de ressentir de la reconnaissance, car nous avons fait une randonnée, par exemple, et notre corps nous a permis de le faire, et il nous a également permis d’aller au travail aujourd’hui. Je vous propose donc un temps d’arrêt, une petite pause pour vous offrir le cadeau de la reconnaissance et vous nourrir des bienfaits que cela vous procure.

Je vous souhaite une belle route, toute en douceur et en découverte, qui vous mènera au cœur de vous et vers l’essentiel : vous aimer mieux.

KARINE LAPOINTE
TRA, thérapeute en relation d’aide par l’ANDC
Animatrice et conférencière 
www.karinelapointe.com • Facebook : karinelapointe.tra

Par Karine Lapointe

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