Ralentir en 3 étapes (presque) faciles
Être dans le jus, courir d’un endroit à l’autre et travailler tard le soir est devenu la norme. En revanche, on est épuisé, brûlé, kaput, autant physiquement que mentalement. Mais est-ce que ralentir est réaliste dans ce monde mené par la performance, l’argent et la vitesse ? Oui, ça l’est ! À go, on ralentit.
Photo : Avril Franco Photographe
Trouver son pourquoi
Avant toute chose, il est important de comprendre pourquoi on ressent le besoin de ralentir. Au-delà du style de vie, seule une motivation véritablement ancrée dans nos valeurs profondes peut nous donner l’élan nécessaire pour aller au bout de cette démarche. Parce que changer son style de vie, modifier la façon dont on raisonne, dont on perçoit les choses, ne peut se faire que si les motivations sont définies et authentiques.
Autrement dit, en vue de procéder à de réels changements dans sa vie, on doit prendre le temps de trouver les raisons profondes qui nous y motivent. Ces raisons ne doivent pas être superficielles ; elles doivent être connectées à notre essence, à nos valeurs, à qui on est véritablement. Cela permettra de s’orienter davantage vers une qualité de vie, qui nécessitera parfois de laisser tomber un style de vie, s’il est en opposition avec cette qualité de vie à laquelle on aspire.
Afin de trouver pourquoi vous sentez le besoin de ralentir, vous devez (ré)établir votre liste de priorités.
1. Quelles sont les cinq choses les plus importantes dans votre vie ?
2. Quelles sont les cinq choses sur lesquelles vous mettez le plus de temps ou d’énergie dans une journée ?
3. Est-ce que les deux concordent ?
4. Comment désirez-vous vous sentir au quotidien ?
5. Comment vous sentez-vous la plupart du temps ? Humm…
6. Est-ce possible d’apporter des changements afin de réussir à vous sentir le mieux possible dans votre journée ?
Dire non !
Lorsqu’on veut faire plus de place à ce qui nous nourrit et respecter son pourquoi, on doit inévitablement simplifier son quotidien, donc éliminer des choses de sa vie. Pour cela, il convient d’apprendre à dire non. Non à des activités, non à certaines façons de consommer, non à la course folle du toujours plus, toujours mieux. En fait, il s’agit d’apprendre à dire oui à soi.
Dire non, c’est difficile. Parce que cela signifie parfois renoncer à une promotion, laisser tomber une amie qui aimerait (encore) que vous alliez l’aider à peindre sa maison, renoncer à un repas de Noël pour ne pas avoir à conduire six heures sur des routes enneigées et dormir là-bas une nuit seulement. Honnêtement, c’est bien plus facile de dire oui aux autres, mais c’est aussi bien plus drainant.
On dit souvent oui parce qu’on entre en mode réactif. On cède à une pression extérieure sans prendre le temps de vérifier ce qui se passe en nous. On se raconte toutes sortes d’histoires du style : « Oui, je dois aller dans les magasins ce week-end, je n’ai plus rien à me mettre, de quoi aurai-je l’air au bureau ? », ou bien « Oui, je dois siéger au sein de ce comité de parents ; en tant que parent engagé, je dois faire ma part comme les autres ! », ou encore « Oui, je viens manger chez toi dimanche parce que c’est une tradition. »
On dit oui à l’extérieur, aux autres, par peur de déplaire, d’être jugé, rejeté, de passer pour un égoïste, mais on dit oui surtout pour être aimé. C’est souvent sournois et subtil, mais on se valorise beaucoup par ce qu’on fait, par le nombre d’activités qu’on est capable de gérer. Les autres nous trouvent bon, et ça fait du bien à notre ego. Notre vie se retrouve donc remplie d’activités, d’engagements, d’achats et d’obligations, qui ne correspondent pas à ce qu’on veut réellement cultiver à l’intérieur. On dit oui, on se valorise, mais on se brûle.
Vous avez dit performance ?
On ne peut pas nier que c’est grisant de se faire dire qu’on a bien fait une tâche, qu’on est donc bien bon, qu’on est vraiment efficace. Ça flatte l’ego, et l’ego aime être flatté. C’est une bête à l’appétit vorace qui en redemande toujours. Le problème réside dans le fait que performer et se surpasser pour les « mauvaises raisons » (dont celle de nourrir l’ego), mène inévitablement au surmenage, à la dépression ou au burn-out. Pourquoi ? Parce que cela nous éloigne de notre « pourquoi », de nos valeurs profondes et d’une vie en pleine conscience, ce qui a pour effet de nous rendre malheureux.
Une vie dirigée par la performance et l’excellence apporte nécessairement un déséquilibre entre ce qu’on veut profondément et ce qu’on « doit faire ». Comme on vit en accéléré et qu’on s’impose (ou qu’on accepte) une pression démesurée, on se fatigue, on devient exagérément anxieux et on se demande combien de temps on pourra tenir le coup.
Alors, on se dit : « Lâche prise, ralentis, prends du temps pour toi. » Facile à dire, mais comment lâcher prise quand on a accepté une montagne de responsabilités, autant au boulot qu’à la maison ? On n’a pas le choix ; il faut aller vite pour réussir à tout faire. On ressent de la pression, mais la question est : Qui nous met cette pression ? Les autres ou soi-même ? Après quoi court-on ?
On a, au départ, accepté toutes ces responsabilités. Pourquoi ? Maintenant, on doit vivre avec les conséquences. La bonne nouvelle, c’est que rien n’est permanent et que de prendre conscience de la situation est le premier pas vers l’amélioration de celle-ci.
Décélérer est donc possible dans ce monde de fous. Mais, ironiquement, pour ralentir, il faut ralentir( !), revoir ses priorités et faire de nouveaux choix, consciemment. Bonne route !
Les principes du slow living
- Se rendre compte de ce qu’on fait quand on le fait
- Faire des choix qui nous mènent à réduire le taux de stress et à vivre plus en accord avec nos valeurs
- Renouer avec la simplicité
- Trouver le bon rythme dans toutes nos activités quotidiennes
- Se (re)mettre en priorité en s’accordant du temps
- Partager notre vie avec des gens qu’on aime
- Se connecter à nos sens
- Se connecter à la nature
- Pratiquer la gratitude
- Éliminer les activités non essentielles de notre vie, afin de dégager du temps pour ce qui compte vraiment
MADELEINE ARCAND ET MAXIME MORIN
Auteures de À go, on ralentit! (Les Éditions de l’Homme, 2019)
www.editions-homme.com
Cofondatrices de Rose Buddha
www.myrosebuddha.com • Facebook : rosebuddha
Madeleine Arcand et Maxime Morin sont les cofondatrices de l’entreprise de vêtements écoresponsables Rose Buddha, ainsi que de l’application Méditation Rose Buddha et Espace Rose Buddha, lieu par excellence du yoga à Montréal. Les entrepreneures et mamans signent cette année le livre À go, on ralentit!, guide complet du slow living, aux Éditions de l’Homme.