Voyager pour mieux s'ancrer

Que faisiez-vous lorsque vous avez pris conscience que votre vie allait changer, en mars 2020? Tout le monde se souvient de cette journée où nous avons tous vite compris que rien ne serait plus pareil, pour un temps. Pour ma part, j’étais sur le point de réaliser un rêve de vie synonyme de liberté, complètement à l’opposé du confinement qui m’attendait: un tour du monde solo qui devait durer environ trois ans. 

Décrocher du quotidien et sortir de ma zone de confort me procurent un bien fou. J’étais sur mon « X ». Treize mois plus tôt, j’avais vendu ou loué mes biens personnels après avoir annoncé à ma famille et à mes clients que je quittais pour l’Afrique, sans itinéraire précis pour la suite des choses.

Le voyage fait partie intégrante de ma vie depuis mon enfance. Par la suite, j’ai toujours adoré sortir des sentiers touristiques et faire des rencontres inusitées en voyage, là où personne ne s’attend à nous voir arriver.

S’OUVRIR SUR LE MONDE POUR REVENIR VERS SOI

Dans ma vie, j’ai beaucoup investi dans des escapades dont je suis revenue avec peu de matériel, mais énormément de souvenirs enrichissants et d’apprentissages sur -moi-même, grâce aux nombreuses introspections qui s’imposent naturellement. Chacun de mes voyages a été teinté de rencontres inoubliables, qui ont contribué à faire de moi une meilleure personne.

Il y a des tonnes de raisons pour lesquelles voyager me passionne, notamment découvrir la beauté de la nature et la spiritualité, mais rencontrer des humains différents de moi est ce que je préfère. Le -non-jugement et l’ouverture d’esprit sont parmi les plus belles choses que le voyage m’a enseignés. Chaque fois que je découvre une nouvelle culture, je m’ouvre sur le monde, j’apprends et je grandis.

ET SI ON DÉCOUVRAIT « NOTRE MONDE »?

À l’ère de la COVID-19, il faut se rappeler de la chance  qu’on a d’être « millionnaire de notre passeport
canadien ». Si les souffrances liées à la pandémie sont bien réelles, on vit tout de même dans le deuxième plus grand pays du monde, où il y a tant à explorer. On évolue dans un lieu généralement sécuritaire, avec un toit sur la tête et des programmes sociaux qui sont là pour nous soutenir dans les moments difficiles.

Personne n’a donc été surpris de mon envie immédiate d’explorer notre beau Québec dès que les règles gouvernementales se sont assouplies, en juin 2020. Parce qu’il n’y a pas de « petits voyages ». Parce qu’au Québec comme en Russie, en Argentine ou au Zimbabwe, je carbure à découvrir les locaux et leur quotidien. Qu’on soit au bout du monde ou chez soi, les gens qui nous entourent teintent nos expériences positivement. Et tout le monde a quelque chose à nous apprendre.

SIX -SEMAINES D’EXOTISME AUX ÎLES DE LA MADELEINE

Je serai toujours reconnaissante envers les Îles de la Madeleine. Six semaines passées dans l’archipel, l’été dernier, m’auront permis de faire le deuil de mon tour du monde abruptement interrompu, en plus de me faire revivre ce sentiment de liberté que la pandémie m’avait volé. Si les paysages y ont été pour quelque chose, l’hospitalité, l’authenticité et le grand cœur des Madelinots y ont été « pour tout ».

Exotiques, les Îles ? TOUT À FAIT ! Tellement exotiques que j’y retourne cet été ! Pourtant, je n’aurais jamais cru donner ce qualificatif à une destination québécoise.

Avec la culture acadienne et le dialecte propre aux Madelinots, je ne pouvais être mieux servie sur le plan des rencontres et de la chaleur humaine. En prime : l’air salin, la découverte d’innombrables produits du terroir, la nature, la faune variée (allô les renards, les phoques sur la plage et les macareux moines !), ainsi que les journées à me laisser bercer par le rythme de vie plus lent, entre un coucher de soleil féérique et une excursion de pêche au homard.

QUAND RIEN N’EST PRÉVU, TOUT EST POSSIBLE…

Les voyages m’ont appris qu’il y avait des choses qui ne s’achetaient pas. Et qu’on ne pouvait tout contrôler. J’ai demandé au grand voyageur, écrivain et conférencier que j’admire, Ugo Monticone, ce que les voyages lui avaient apporté de plus merveilleux : « Les voyages ont été pour moi la plus belle des écoles. Non seulement pour la géographie qui s’apprend par les pieds, pour l’histoire, les langues, les cultures, les religions, les points de vue, l’économie, l’ouverture sur le monde… mais surtout parce que c’est à l’autre bout du monde que je me suis découvert, moi. Pas le moi que je connaissais déjà, évoluant au pilote automatique dans sa routine quotidienne. Mais un surmoi qui arrive à se débrouiller, peu importe les circonstances, à être heureux même loin de tous ses repères, et qui sait trouver son chemin, peu importe ce que le destin lui réserve. »

Je trouve cela magnifique. Cela m’a remémoré un des plus beaux enseignements de mon maître de méditation indien : « What you can’t change, let go. » Lâche prise sur les choses que tu ne peux changer.

En ces temps d’incertitude et de doutes pour certains, je rêve que chaque être humain puisse s’imprégner de cette phrase si simple.

C’est une des plus belles façons de diminuer l’anxiété, à mon avis… Regarder une situation. Réciter cette phrase. Respirer. Lâcher prise. IMMÉDIATEMENT. Passer à autre chose. Effacer l’idée que les choses devraient se passer autrement. Tout de suite. Ne plus donner aucun pouvoir à cette situation sur notre état d’esprit, notre humeur. Ne plus regarder en arrière. SE RÉINVENTER.

Une excellente lecture illustrant l’impact des voyages sur plusieurs bourlingueurs

• Que reste-t-il de nos voyages? de Marie Julie Gagnon

Parmi mes (trop nombreux !) coups de cœur aux Îles de la Madeleine

• Incontournable : un coucher de soleil en kayak à Fatima
• La boutique bar-santé Cœur d’herboriste pour ses délicieux smoothies, sa nourriture végane et ses innombrables variétés d’infusions chaudes ou froides
• L’Atelier Côtier : un atelier-boutique multidisciplinaire
• La boutique Petite Sauvage pour ses tisanes, savons et cosmétiques botaniques faits main
• La Fromagerie du Pied-De-Vent : une visite de l’économusée et de la ferme s’impose !
• Chez Denis à François, et Gourmande de nature pour un succulent repas
• La Brûlerie de café des Îles pour bien commencer la journée

Bérengère Thériault
Aventurière voyageuse, professionnelle en communication et fondatrice de BePR Communications, Bérengère est également collaboratrice voyage pour diverses publications québécoises.

berengere.theriault@bepr.ca • Facebook: berengeresansescaleInstagram: berengere_sansescale

Bérengère Thériault

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