Marie-Claude Barrette
À la barre d’une nouvelle émission, Marie-Claude Barrette touche les spectateurs par sa grande empathie et son authenticité. Rencontre avec une femme lumineuse, qui n’a pas fini de nous inspirer.
Au bout de la ligne, la voix est souriante et chaleureuse. Fébrile aussi, car, au moment de notre conversation, Marie-Claude Barrette et son équipe sont dans l’effervescence des préparatifs entourant une nouvelle émission. « Je suis vraiment une fille d’équipe. C’est tellement beau de voir les gens travailler ensemble et ensuite célébrer ce qui a été accompli ! » Après plus de 10 ans à Deux filles le matin, Marie-Claude reprend le collier, seule à l’animation, dans un nouveau concept d’émission portant son nom et complètement à son image. « Je suis toujours autant préoccupée par la santé sous toutes ses formes, autant physique que mentale. On va essayer de découvrir et comprendre les nouvelles tendances, les nouveaux phénomènes. J’aurai la chance de parler de ce qui m’allume, de mes coups de coeur, de personnes inspirantes. Ce qui ne changera pas, c’est ma proximité avec les gens. La liberté que ce projet m’apporte, c’est très excitant ! »
Après toutes ces années à la télé, son besoin de placer l’humain – autant l’invité que le téléspectateur – au centre de son travail ne s’estompe pas. « J’ai la chance de pouvoir parler à beaucoup de monde à la maison. C’est un grand privilège ! Alors, il faut que je dise quelque chose qui a du sens ! Je veux que les gens que je rencontre à la télé soient pertinents, aient de l’expérience et qu’ils viennent outiller ceux qui nous regardent. Ce qui m’a toujours freinée dans la vie, ce sont les tabous, les gens avec des idées préconçues qui jugent facilement. Quand on comprend, on juge moins. Quand on juge moins, on va plus vers l’autre. À la fin de chaque émission, le dernier bloc servira à donner des ressources et des outils aux gens. Pour moi, c’est important. »
Ce nouveau projet la remplit de fierté, avec raison. «Il n’y a pas beaucoup de femmes qui animent, seules, à la télé québécoise en ce moment. Moi, je veux l’équité, tout le temps. Je veux être reconnue comme un humain, pas comme un sexe. Mon émission ne sera pas un Magazine féminin", mais bien un magazine de services à caractère sociétal qui s’adresse à tout le monde. Je n’aime pas les barrières qu’on met entre les gens. » Et qu’on en parle de fierté ! Pour Marie-Claude, il n’y a pas de honte à être fier de soi. « C’est un sentiment que j’aime ressentir. La fierté, c’est la différence entre marcher en regardant le sol et marcher en regardant droit devant soi. J’ai fait le choix de regarder devant moi. »
Comme tout le monde, Marie-Claude est à la recherche d’harmonie dans sa vie. C’est près de l’eau qu’elle retrouve son équilibre dans les périodes plus turbulentes. « Juste m’asseoir sur le bord du lac, au chalet, et un état méditatif s’installe. On dirait que tout se calme en dedans. Il faut trouver ce qui fait qu’on s’affole et ce qui nous aide à nous calmer. Moi aussi, parfois, je nage en plein chaos. Il faut parfois accepter que tout n’est pas aussi bien fait qu’on le voudrait, mais qu’on fait ce qu’on peut. » De sages enseignements, acquis au long de sa vie de mère de trois enfants. « J’ai été la mère que j’ai été capable d’être, sans vouloir être parfaite ou idéale. Je n’ai jamais été parfaite, j’espère ne jamais l’être. La perfection, ça ne veut rien dire. Pour moi, l’important, c’est d’être soi. Mon objectif, c’est d’être la même, à la télé ou à l’épicerie. »
Une partie de cette authenticité consiste aussi à poser un regard bienveillant sur notre apparence physique. Pas toujours facile quand on apparaît à l’écran tous les jours, sur des panneaux publicitaires… ou des couvertures de magazines. « Je pense que c’est plus complexe de vieillir à notre époque parce qu’il y a des options qui n’existaient pas avant. On voit que certaines personnes vieillissent plus lentement que d’autres, parce qu’elles font des choix. C’est sûr que ça me confronte, des fois je me demande si je devrais… Mais vieillir, c’est aussi avoir de l’expérience de vie. Oui, j’ai l’âge que j’ai, mais j’ai le bagage aussi. Si je me fais faire des interventions, le reste de mon corps ne suivra pas nécessairement. Je vais chez l’esthéticienne, je prends soin de ma peau, je suis assez coquette, mais je dirais que je m’accepte bien. J’aime mon visage, il reflète comment je suis à l’intérieur. J’ai 52 ans, j’ai trois enfants. Je ne peux pas avoir 20 ans et une fille de 24 ans… Mais je comprends que ce n’est pas facile tous les jours pour tout le monde. » Pour se sentir bien, elle consulte régulièrement ostéopathe, physiothérapeute et massothérapeute. Si elle ne se dit pas très sportive dans l’âme (« Je n’ai absolument aucun talent en sport, sauf celui de me blesser ! »), elle tire tout de même des bienfaits d’une pratique régulière de kayak, de marche et de Qi Gong. « C’est vraiment mon activité. Je me prends au sérieux, je mets mes beaux vêtements et j’en fais trois ou quatre fois par semaine. Ensuite, je me sens bien et prête à travailler. »
Tel un chat, Marie-Claude Barrette a vécu plusieurs vies. Responsable du financement du Musée du Bas-Saint-Laurent, directrice d’une école de musique, militante active en politique, puis animatrice, on ne peut pas dire que le changement l’effraie. Elle met tout ça sur le compte de l’habitude, elle qui a déménagé beaucoup dans sa jeunesse en raison du travail de son père. « Je n’ai connu que ça. À l’inverse des gens, c’est quand il ne se passe rien que je me remets en question ! », dit-elle en riant. Pour elle, toute cette capacité d’adaptation lui a permis d’apprendre et de se mettre au défi. « Le changement, ça revivifie. On a juste une vie à vivre, et dans cette vie, il peut y avoir de la texture, des changements. On peut apprendre jusqu’à notre dernier souffle, et je suis vraiment dans cette mouvance-là. Je ne pense pas à ma retraite. J’aime ma vie. Moi, je fonce. Je n’attends pas après les autres. C’est ce que j’ai appris avec les années : la seule personne qui fait quelque chose pour toi au moment où tu en as envie, c’est toi-même… Alors, fais-le donc ! »
PETITS BONHEURS
Nous avons demandé à Marie-Claude de nous parler de ces petites choses qui lui font du bien.
• Un breuvage…
« Une camomille! J’en bois une tous les soirs, et ça me fait bien dormir. C’est mon rituel réconfortant.»
• Une musique…
«Celle de Ludovico Enaudi est extraordinaire ! C’est de la musique classique, mais c’est transcendant!»
• Une personne inspirante…
«Ouf, il y en a beaucoup ! D’abord, Janette Bertrand, que je nomme souvent. Il y a aussi Sophie Brochu, la PDG d’Hydro-Québec. Je ne la connais pas, mais chaque fois que je la vois quelque part, je bois ses paroles. J’aimerais la voir en politique, j’ai l’impression qu’elle connaît l’humain.»
• Une gâterie ou un plaisir coupable…
«Je pourrais dire quelque chose de gastronomique… J’aime le homard, les fruits de mer, mais je dois être honnête… Le vendredi soir, en finissant de travailler, j’aime mon petit bol de chips avec un verre de bière ou de vin! (rires)»
L’émission Marie-Claude est diffusée du lundi au mercredi, à 10 h, à TVA.